Les élus prennent le train

décembre 2007
La bataille du rail pour relier Draguignan au reste du monde se poursuit discrètement. Les associations mobilisées en faveur du train marquent des points.

A quand l’entrée d’un train en gare de Draguignan ? Banal jusqu’en 1976, date de la fermeture de la ligne reliant la sous-préfecture du Var aux Arcs, le scénario relevait depuis de la politique fiction. Et puis, il y a deux ans, le directeur régional de Réseau ferré de France (RFF) a questionné par courrier les élus de la Dracénie : quelle est votre position stratégique vis-à-vis de cette ligne ? Une lettre qui aurait pu finir à la poubelle sans la vigilance d’associations qui l’ont rendue publique. Car la première réaction de Max Piselli, maire UMP de Draguignan et président de la Communauté d’agglomération dracénoise (CAD), a été de s’esclaffer : « Avec le TGV, on fera venir aussi la mer à Draguignan… C’est n’importe quoi ! » (1)

Depuis, le vent semble tourner. « Lors de notre assemblée générale, le 20 octobre dernier, nous avons vu arriver avec surprise Monsieur Olivier Audibert-Troin », explique René Defurne, administrateur de l’Association des usagers de la gare les Arcs/Draguignan (Augad). Et le premier adjoint de Max Piselli a expliqué qu’il souhaitait désormais la réouverture de la ligne. Tout en précisant que ses priorités sont d’abord une liaison « fret » vers la future zone d’activité des Bréguières et l’installation d’un ascenseur en gare des Arcs. « L’essentiel c’est qu’un mouvement se dessine pour la réouverture, commente René Defrune. Si la municipalité Piselli est reconduite, Olivier Audibert-Troin est pressenti pour présider la Cad. Mais même en cas d’alternance, Christian Martin (NDLR : ancien maire et candidat PS) est très favorable au train. » « La cause est presque entendue. Nous travaillons maintenant pour établir avec précision le coût de la réouverture et pour mobiliser la population afin qu’elle fasse pression », explique Robert Caire, président de l’association pour la réouverture de la ligne ferroviaire Les Arcs-Draguignan (Arlifad). Elle soufflera sa première bougie le 4 février lors de son assemblée générale. L’Arlifad prépare, les 7 et 8 juin prochains, une grande fête aux Arcs dédiée au rail. Des marcheurs parcourront symboliquement les 12 kilomètres de l’ancienne ligne. Les partisans du rail, soutenus par le Conseil régional, voient loin. L’enjeu pour eux est de connecter Draguignan et Les Arcs à la future gare de la ligne à grande vitesse (LGV) envisagée vers le Muy. Mais aussi de réfléchir à une liaison Saint-Tropez/Draguignan en TER ou en train-tramway. Une révolution douce…

Michel Gairaud

(1) Var matin (mai 2006).

MARS 2007. le Ravi n°39 : enquête « Un train de retard ». Page 16.

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