La Cours des Comptes épingle le tramway des Maréchaux.

Après avoir attaqué en force les TER provinciaux, la Cours des Comptes s'en prend à la ligne T3 des tramways d'Île de France.

Un petit retour en arrière

On se souvient que la SNCF exploitait une courte ligne le long de la

2ième série : Z1200 au dépôt du champs de mars

Seine en Seine et Oise, joignant Issy-Plaine à Puteaux.

Construite en 1875, appelée à l'époque "Ligne des Moulineaux", cette ligne a eu son heure de gloire lors de l'exposition universelle de 1900 car elle a vu transiter nombre de trains de toute origine pour la gare provisoire du Champs de Mars crée à cet effet.

Elle fut électrifiée par troisième rail en 1928 par la Compagnie de l'Ouest sous l'impulsion de Louis Armand. Elle fut parcourue par les automotrices dites de 2^ième série, les Z1200, qui faisaient le trajet Saint Lazard – Champs de Mars, jusqu'à la création de la SNCF (ou jusqu'à la guerre de 1940 ?). Après la guerre la desserte se limitait aux navettes Issy-Plaine Puteaux, toujours avec les Z1200, qui furent remplacées par les standards de 3^ième et 4^ième séries garés au dépôt du Champs de mars, puis à Levallois après ré-électrification en courant continu 1500 volts de la ligne des Invalides dans les années 1960. Le dépôt du champs de Mars avait été détruit dans la décennie précédente face à la spéculation foncière.

La ré-électrification en 25000 Volts alternatif des lignes de Saint Lazard à Saint Nom et Versailles RD sonna le glas des standards. Des Z5100 à deux caisses équipées de frotteurs et débarrassées des pantographes assurèrent alors les navettes en attendant une décision sur cette ligne En raison des quais hauts de la ligne les marches-pieds inférieurs avaient été démontés.

Le trafic marchandise de cette ligne était important et capital, en effet toute la production des usines de RNUR (Régie Nationale des Usines Renault) quittait l'île Seguin par cette voie ferrée. Y passait également des trains de voitures Citroën provenant du quai de javel et aussi des trains de voitures Simca qui arrivaient de Poissy par le raccord haut de La folie. Quelques autres trains de marchandise empruntaient cette ligne pour rejoindre la petite ceinture.

Ligne mal aimée de la SNCF, sa desserte voyageur était squelettique ce qui se traduisait pas une fréquentation très faible 2000 voyageurs jour, malgré le potentiel important de chalandage des zones traversées.

Les pauvres Z5100 à bout de souffle, n'étaient alimentées qu'en 600 Volts continu alors que leur moteur aurait réclamé du 1500 Volts continu. Aussi se trainaient elles en suivant le bord de Seine, offrant un panorama agréable aux rares voyageurs

En 1990/1991 devant l'inertie de la SNCF s'est posé la question du devenir de cette ligne.

Une Z5100 non modifiée

Pourquoi avoir commencé cet article sur la ligne T3 du tramway parisien en remémorant l'histoire de cla ligne Issy-Plaine - puteaux ?
Tout simplement parce que les décisions concernant cette ligne SNCF et la ligne de tramway T2 d'une part et la ré-ouverture de la Petite Ceinture ou la réalisation de la ligne T3 sont liées.

C'est en 1990/1991 que tout s'est joué. En ce temps-là, la régionalisation n'avait pas encore donné tous ses effets et le transport ferroviaire échappait encore aux régions? C'est donc le gouvernement et la Ville de Paris qui menaient le bal.

Plusieurs scénarios se présentaient :

- Moderniser la ligne et la connecter à la petite ceinture. Les travaux préparatoires avaient été faits. La gare inférieure d'Issy-plaine était électrifiée en 1500 Volts, l'embranchement de la petite ceinture avait été permuté de vers Les Invalides vers Issy-Plaine.

- Retirer la ligne du giron de la SNCF et la remettre à la RATP.

La SNCF a manifesté peu d'entrain à la modernisation et à l'acquisition de nouveau matériel. Prétendant qu'en France on ne pouvait fabriquer du matériel troisième rail, elle a proposé du matériel Siemens roulant sur le métro de Berlin. Était-il neuf ou était-il d'occasion ? Il faut se référer à la vie du rail de l'époque, il y avait une belle photo de ce matériel en couverture.

Toujours était-il que l'empressement de la SNCF était tel que la décision est tombée : la ligne serait transférée à la RAPT et la Ville de Paris aurait un poids prépondérant.
Cette décision aura des conséquentes importantes pour la suite des transports en commun parisiens et ce sont ces conséquences que vient d'épingler la Cours des Comptes.

(poursuite de l'article ultérieurement)